dimanche 13 janvier 2013

De la traversée de la Gironde à Biarritz. Une zone hostile... et une GRANDE NOUVELLE!!!

    Du dimanche 11 au vendredi 23 décembre. 


    En descendant du bateau je suis ravie d'avoir traverser la Gironde sans encombre. Je retire les "chaussons" en tissu du pied de mes chevaux et je me mets en chemin sous la pluie. On partage notre temps entre plage et piste cyclable dans la forêt sans jamais croiser personne. Je sais déjà que la route jusqu'à Biarritz va être difficile principalement en ce qui concerne l'alimentation de mes chevaux car ici il n'y a que du sable et des pins. Le 1er soir je bivouaque en pleine forêt au bord d'une piste cyclable et mes chevaux n'ont en effet pas grand chose à se mettre sous la dent, heureusement qu'il me reste un peu de grains. Les jours suivant nous avons avancé principalement à couvert de la forêt car il a beaucoup plu et le vent était fort.... Dommage! moi qui espérait aller vite en faisant des km de plage... je passe des heures sur une piste goudronnée de 1m de large à voir toujours les mêmes pins et sans jamais croiser personne. Je vais ainsi de village vide en village vide. En effet dans cette région les villages sont espacés d'une trentaine de km donc chaque jour mon étape consiste à quitter un village pour rejoindre le suivant le soir. Chaque soir j’espère être accueillie, faire des rencontres... et chaque soir j'arrive dans un village vide sans habitants, sans le moindre commerce d'ouvert et sans herbe pour mes chevaux. En fait les villages de bord de côtes sont des villages à touristes noirs de monde l'été et viiiide l'hiver, pas une âme, personne... Le problème c'est que qui dit personne à l'année dit pas de cimetière et donc pas d'eau pour nous... C'était difficile, pas d'herbe, pas d'eau, de la pluie! Je décide donc de rentrer un peu plus dans les terres pour rejoindre les villages habités, mais même là je n'ai quasiment aucun contact avec les habitants du coin... moi qui savait que les gens du sud ouest étaient dits accueillants j'ai été très déçue. 
    Arrivée au bassin d'Arcachon j'ai appris qu'une tempête était annoncée. On était en décembre et je sais que les tempêtes à cette époque là peuvent être très violentes j'ai donc voulu trouver un endroit où me mettre à l'abri, n'importe quoi, un garage, une grange, n'importe quoi pour ne pas me prendre le gros de la tempête sur la tête. Il était évidement exclu de rester dans la forêt, j'ai alors été demander à tout le monde, les passants, les habitants... personne n'a voulu me prêter un coin de garage pour que je dorme à l'abri, tout le monde m'a dit "désolé je ne peux pas...". J'ai fini par m'installer au milieu d'un village sur un coin d'herbe et j'ai passé ma nuit à tenir les arceaux de ma tentes pour qu'ils résistent au vent et à entendre pleins d'objets tomber autour de moi en croisant les doigts pour ne rien me prendre sur la tête. 
    Le matin alors qu'il pleuvait encore, il y avait 3cm d'eau dans ma tente, mon duvet et la plupart de mes habits étaient mouillés. J'ai remis toutes mes affaires sur mes chevaux frigorifiés et sachant que la tempête devait durer encore j'ai fini par aller demander en mairie si ils n'avaient pas un abris pour la nuit suivante. Ils n'ont pas voulu me mettre à l'abri mais ils ont téléphoné à un centre équestre qui a accepté de m'accueillir, qui a accepté certainement parce que c'était le maire qui a appelé car à peine arrivée je me suis fait engueulée, ils ont mis mes chevaux sur un mont de crottin dans un boxe démontable. Je me suis mis quelques heures dans le club house et quand est venu le soir le dirigeant m'a dit "et vous vous allez aller où? parceque ce n'est pas possible de rester ici, il y a une alarme, si vous voulez vous pouvez vous mettre dans un boxe démontable". Du coup j'ai déplié ma tente mouillée sur le mont de crottins dans le boxe juxtaposant celui de mes chevaux, je me suis glissée dans mon duvet mouillé et j'ai croisé les doigts pour que le vent ne démonte pas les boxes démontables... J'avais fait 12km en marche arrière pour rien, je n'étais toujours pas à l'abri, je n'avais toujours pas pris de douche ni séché mes affaires. Comme nous n'avions rien dit mais que je soupçonnais le patron de vouloir me faire payer cette nuit inutile j'ai donc mis mon réveil à 4h du matin et j'ai décampé de nuit pour mettre de la distance entre ce bassin d'Arcachon maudit et moi. J'ai marché marché et le soir j'ai monté ma tente sous la grêle au bord d'une nationale avant de me coucher dans mon duvet toujours mouillé... Durant ces 3 jours c'est la seule fois où j'ai eu froid sur tout mon voyage.
    Le lendemain la tempête s'est arrêtée et il y a eu une succession d'ondée et de soleil bienfaiteur qui m'a permis de sécher un peu. Je suis aller voir la dune du Pilat où j'ai enfin pu discuter avec des gens sympas... des touristes et où je me suis faite prendre en photo par des japonnais et des anglais. J'ai ensuite continuer mon chemin vers le sud. J'ai enfin été accueillie par un couple très sympa chez qui j'ai fait une journée de pause bienvenue pour me sécher, laver mes affaires et me reposer. C'est aussi là que le 19 décembre, j'en ai profité pour passer à une pharmacie, ce qui m'a permis de confirmer ce dont je me doutais depuis déjà un moment... il y avait un passager clandestin sur mon tour de France! et quelque chose me disait que ça faisait un moment déjà... Quelle nouvelle!!! Je ne savais pas quoi en penser, on peut s'imaginer tout ce qu'on veut quand on apprend qu'on va avoir un bébé l'avenir prend une toute autre couleur et ça peut être un peu effrayant!
    J'ai ensuite continué ma route sur les plages-poubelles jusqu'à Biarritz. En effet un courant marin ramène tous les détritus possibles et imaginables sur ces km de plage qui ne sont pas nettoyés en hiver. Il y a de tout, c'est une vraie poubelle au milieu de laquelle joue des enfants. Le monde me dégoutte! 

    J'ai hâte de quitter cette région qui décidément m'aura beaucoup déçu: pas d'herbe, pas d'eau et des gens fermés, égoïstes et antipathiques... 


Les trois loulous à la sortie du bateau... et il pleut!

Un nouveau paysage et des pistes cyclables.

Un bateau échoué sur la plage.

Au petit matin après une première nuit de diète...

Les interminables lignes droites entre les pins.

Déluge au bassin d'Arcachon.

Devant ma tente.

OK là je maudis les gens et notre mode de fonctionnement...

De la grêle... il ne manquait plus que ça.

Les chevaux devant la dune du Pilat.

Retour du soleil, ça fait du bien.

On peut aller un peu sur la plage.


Enfin la beauté de l'océan se révèle.

Un peu de chaleur.

L'océan.

Idem.

Le quatuor toujours en pleine forme.

Certains se sont échoués...


Lac retiré.

Jessy en Napoléon.

Un repos bien mérité.

Le repos du soir... du bonheur en barre!

Des km de déchets, ça me donne envie de vomir!

Arrivée sur Biarritz... on va retrouver Christophe!!!